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Avec Google, le Ghana forme la future élite de la révolution technologique

vendredi 13 juillet 2018

En juin, Google annonçait la création du tout premier centre de recherche sur l’intelligence artificielle d’Afrique, qui verra le jour à Accra. Au Ghana, en marge des universités, un écosystème éducatif innovant vise à former « les futurs Einstein ».

L’annonce de Google a été succincte mais a eu un écho majeur sur le continent africain. D’ici la fin de l’année ouvrira à Accra, au Ghana, un centre de recherche sur l’intelligence artificielle. Après des villes comme New York, Paris, Tokyo ou Pékin, le futur laboratoire ghanéen sera le premier en Afrique.

Le Sénégalais Moustapha Cissé sera aux commandes. Cela fait plus de dix ans que Google a ouvert des bureaux en Afrique et accompagne 100 000 développeurs et plus de 60 start-up technologiques dans le cadre du programme « Launchpad Accelerator Africa ». Mais pourquoi faire le choix du Ghana précisément pour ce futur laboratoire ? Outre la stabilité de ce pays d’Afrique de l’Ouest, son système éducatif a séduit l’entreprise de Mountain View.

Biriwa est un petit port de pêche à une centaine de kilomètres à l’ouest d’Accra. Aims, l’Institut africain des sciences mathématiques, partenaire local de Google, y est implanté depuis six ans. Cette pépinière pour futurs génies forment chaque année, à frais zéro, une petite quarantaine d’étudiants du continent, dont un tiers de Ghanéens.

« Les futurs Einstein »

Ines Birimahire, une étudiante rwandaise de 26 ans, vient tout juste d’être diplômée après dix mois de formation. « Au Rwanda, on croit beaucoup que s’investir dans les technologies participera au développement, explique-t-elle. C’est pourquoi j’ai voulu candidater ici à Aims, au Ghana. Mais cette année a été difficile, les cours sont très intensifs et nous avons appris un maximum. C’est un défi mais on y est parvenu. »

Seth Afari-Boateng, également ghanéen et jeune diplômé de Aims, confirme : « Ce sont énormément de connaissances que l’on reçoit d’un seul coup, des sciences informatiques, des mathématiques, plusieurs champs de la physique. Aims est un pont entre les continents, avec les meilleurs conférenciers venant des États-Unis, d’Europe, d’Asie. Tout ce que l’on a à faire, c’est se concentrer sur nos études et tenter de devenir les futurs Einstein. » La comparaison avec le père de la théorie de la relativité n’est pas anodine. Sur les murs de l’Institut, les affiches à l’effigie d’Albert Einstein inspirent les futurs chercheurs.

Aims offre une formation innovante, qui diffère des universités classiques. Son président, Edward Ayensu, se dit même « gêné de voir que pendant des décennies, les universités n’ont pas eu un seul doctorant en mathématiques. La plupart des professeurs ne savent pas enseigner les mathématiques. Aims a été conçu pour briser cela. »

Le partenariat avec Google devrait porter ses fruits. C’est toute l’ambition de son président, qui poursuit : « Google a les outils. Nous, nous formons la première génération d’étudiants qui seront à leur tour les enseignants de demain, qui éduqueront la population africaine. Ce n’est qu’un début. Nous, les pays en développement, avons un retard considérable. Mais nous avons un avantage : nous n’avons pas à mettre au point tous ces logiciels. Tout a été fait. Ce que la France a mis cent ans à réaliser, nous le ferons en cinq ».

Ne pas rater la révolution technologique

Car c’est bien un projet à long terme que vise l’Institut en s’associant avec Google. Tout premier doctorant en mathématiques du Ghana, Prince Osei, qui a participé à la création de Aims, a une position ferme : « L’Afrique a raté toutes les révolutions, comme la révolution industrielle. Mais pour la révolution technologique, nous serons prêts. L’idée originelle de Aims était de créer un centre en Afrique pour les Africains. » Pour le mathématicien, l’intelligence artificielle doit se développer en Afrique pour répondre à des problématiques locales.

Google a annoncé que le futur laboratoire se focalisera sur la santé, l’éducation et l’agriculture. « Prenez l’exemple du cancer du sein. Le cas des femmes africaines n’est pas comparable avec le reste du monde parce qu’ici nous n’avons aucune donnée, rien, se désole Prince Osei. Il est temps que l’on fasse des recherches pour faire face à ces pathologies. Même au quotidien. Nous avons eu des inondations à Accra récemment qui ont causé des dommages. Les inondations reviennent chaque saison des pluies. Comment se fait-il que l’on n’ait toujours pas mis au moins un système capable de prédire la météorologie et d’étudier le niveau des eaux ? »

Le futur centre de recherche de Google, qui a déjà entamé son recrutement, mettra à profit ces « Einstein en devenir » pour que les innovations technologiques servent des problématiques concrètes. Et les géants d’internet continuent de miser sur la formation. Google et Facebook se sont associés à financer sur trois ans, à hauteur de 8 millions de dollars, un nouveau master en sciences de l’informatique, qui sera inauguré à la rentrée 2018 dans le centre Aims de Kigali, au Rwanda, puis à Aims Accra en 2019.

Justine Boulo

(Source : RFI, 13 juillet 2018)

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