OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Ressources > Points de vue > 2006 > Attractivité de la destination Sénégal dans les téléservices : pour une (…)

Attractivité de la destination Sénégal dans les téléservices : pour une meilleure implication des pouvoirs publics (suite et fin)

lundi 4 décembre 2006

II- Le défis de la qualité : Pour une politique de formation spécifique afin de différencier l’offre

Même dans les économies les plus libérales, l’intervention publique a un rôle à jouer, de manière permanente et en amont, pour faciliter les investissements privés. Les pays qui reçoivent le plus d’IDE ne se soucient pas moins d’améliorer leur attractivité. Ils sont dans une sorte de veille permanente de façon à traquer les obstacles de toutes sortes, à faire toujours mieux pour offrir le meilleur cadre possible. De ce point de vue, il existe tout un champ d’actions pour les pouvoirs publics dans le sens d’un renforcement des efforts déjà accomplis pour améliorer la position du Sénégal en tant que destination offshore de référence (fiscalité, disponibilité et coût de l’immobilier, etc.).

En fait les avantages de localisation ne sont pas une donnée immuable. Au contraire, bien que reposant sur un potentiel, ils doivent être construits, consolidés et améliorés, notamment par des orientations stratégiques de la part des décideurs publics. Ainsi en est-il des ressources humaines, l’un des facteurs les plus importants dans l’échelle des critères d’implantation selon l’enquête menée par la CNUCED ( ).

Une confusion est trop souvent faite entre l’existence d’un bassin de main d’œuvre et l’employabilité des personnes concernées. En dépit des plus de 50 000 étudiants que compte l’UCAD et de ses 5000 « maîtrisards » environ par an, un centre d’appels international comme PCCI, qui ambitionne d’atteindre 3500 employés en 2007 (contre 1400 aujourd’hui), commence déjà à éprouver des difficultés pour recruter le personnel adéquat (seul 1 candidat sur 10 remplit les critères) et le salaire d’un téléopérateur y est passé à 400 € par mois (JAI du 10/04/05).

Cette difficulté à trouver le candidat adéquat peut évidemment freiner la croissance de ce secteur qui, par nature, est très exigent quant au profil des téléopérateurs en langue française par exemple : parler un français irréprochable et sans accent, avoir une excellente élocution, être capable de se projeter dans un autre univers dont il faut connaître le mode de vie, la culture, cela en plus des compétences techniques. Autrement dit, à l’international, il ne suffit pas d’avoir un profil commercial ou marketing pour faire l’affaire.

Des dispositions naturelles (mais aussi qu’une formation bien ciblée peut permettre d’acquérir) comme la qualité relationnelle, l’aisance orale au téléphone, l’écoute, la patience sont des prérequis de plus en plus exigés par les centres d’appels français. Les études tout comme l’expérience ont montré que la formation est un facteur important surtout dans la gestion de la relation client. En Tunisie, une société comme Pro2c n’a pas hésité à utiliser des techniques de recrutement professionnelles comme la simulation basée sur des critères tels que la qualité d’écoute, la capacité de réaction.

Pour améliorer son attractivité et permettre à ce marché des téléservices de tirer le maximum de son potentiel de croissance, l’un des défis pour toute destination offshore est de pouvoir mettre à la disposition des opérateurs nationaux et internationaux un large panel de main d’œuvre avec un profil adéquat. Cela suppose souvent une implication des autorités de tutelle avec notamment comme objectif d’améliorer le nombre et le niveau technique des candidats capables de travailler pour l’international. Autrement, le développement de ce secteur prometteur risque d’être bloqué.
Ailleurs, des initiatives dans ce sens ne manquent pas comme au Maroc où les autorités ont mis en place un centre de formation dédié spécialement aux métiers des téléservices (3 à 4 mois pour les téléconseillers) et prennent partiellement en charge les frais de formation à concurrence de 90%, sous certaines conditions. Il existe également en Tunisie des possibilités de financement sur fonds publics à travers le FIAP (Fonds d’Insertion et d’Adaptation Professionnelle). Dans ce pays, l’Etat prend également en charge les frais de formation pour les spécialités qui n’y sont pas enseignées. En outre, elles ont favorisé la création de centres de formation privés travaillant dans ce sens.

En Inde, l’« International Tech park », assure en permanence la formation de 16 000 personnes aux métiers de téléopérateur (accent, prononciation, élocution, culture anglaise ou américaine) pour une durée variable de 1 à 3 mois en fonction des aptitudes de chaque candidat. Au Sénégal, l’action publique devrait non seulement s’inspirer de ces expériences mais aller au-delà. Cette impulsion de l’Etat pourrait consister dans un premier temps à créer une synergie entre différents acteurs, directs ou indirects (ANEJ, écoles de commerce, d’enseignement aux métiers de l’informatique, facultés ou instituts de langues étrangères, opérateurs des téléservices, ministère de l’enseignement professionnel, responsables du futur parc technologique de l’université de Dakar - UCAD, etc.)

L’objectif à terme sera de mettre en place un observatoire du secteur des téléservices. Mieux imprégné des problèmes de la filière et des enjeux futurs, il aura une fonction de veille et de conseil pour la politique sectorielle. A cet égard, il est hautement stratégique, dans un contexte concurrentiel, de différencier l’offre en se positionner dans des créneaux spécifiques appelés à connaître un développement important eu égard à la nécessaire remontée de l’offshore dans la chaîne de la valeur ajoutée.

Cela suppose évidemment qu’une démarche prospective soit adoptée en amont afin qu’en définitive, cet observatoire puisse faire des propositions concrètes, voire impulser des actions pour entre autres :

– anticiper sur les besoins en main d’œuvre avec des profils biens définis,
– élaborer des programmes de formation spécifique notamment dans les techniques de télétraduction (compte tenu du vivier que constitue le département des langues de l’UCAD), de télégestion (télécomptabilité), créneaux sur lesquels le Sénégal pourrait davantage se positionner et différencier ainsi son offre,
– professionnaliser et faciliter davantage le recrutement,
– définir un cahier de charges conforme à la norme ISO 9000 en direction des opérateurs. Bref il s’agit de mettre en place une véritable politique spécifique permettant de répondre en quantité et en qualité aux besoins actuels et futurs d’un secteur qui a des exigences propres.

Souleymane MBAYE
Economiste (I.D.E) Intervenant en “Techniques du commerce international”
Souley-mbaye@chello.fr

(Source : Le Matin, 4 décembre 2006)


Lire la première partie

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2360/2650 Régulation des télécoms
  • 205/2650 Télécentres/Cybercentres
  • 1812/2650 Economie numérique
  • 918/2650 Politique nationale
  • 2650/2650 Fintech
  • 310/2650 Noms de domaine
  • 931/2650 Produits et services
  • 797/2650 Faits divers/Contentieux
  • 438/2650 Nouveau site web
  • 2636/2650 Infrastructures
  • 928/2650 TIC pour l’éducation
  • 109/2650 Recherche
  • 145/2650 Projet
  • 1666/2650 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 945/2650 Sonatel/Orange
  • 867/2650 Licences de télécommunications
  • 156/2650 Sudatel/Expresso
  • 530/2650 Régulation des médias
  • 686/2650 Applications
  • 568/2650 Mouvements sociaux
  • 861/2650 Données personnelles
  • 76/2650 Big Data/Données ouvertes
  • 333/2650 Mouvement consumériste
  • 192/2650 Médias
  • 364/2650 Appels internationaux entrants
  • 995/2650 Formation
  • 68/2650 Logiciel libre
  • 1008/2650 Politiques africaines
  • 773/2650 Fiscalité
  • 100/2650 Art et culture
  • 315/2650 Genre
  • 937/2650 Point de vue
  • 555/2650 Commerce électronique
  • 820/2650 Manifestation
  • 182/2650 Presse en ligne
  • 76/2650 Piratage
  • 113/2650 Téléservices
  • 524/2650 Biométrie/Identité numérique
  • 175/2650 Environnement/Santé
  • 194/2650 Législation/Réglementation
  • 187/2650 Gouvernance
  • 943/2650 Portrait/Entretien
  • 86/2650 Radio
  • 414/2650 TIC pour la santé
  • 155/2650 Propriété intellectuelle
  • 39/2650 Langues/Localisation
  • 591/2650 Médias/Réseaux sociaux
  • 1156/2650 Téléphonie
  • 110/2650 Désengagement de l’Etat
  • 527/2650 Internet
  • 62/2650 Collectivités locales
  • 240/2650 Dédouanement électronique
  • 587/2650 Usages et comportements
  • 577/2650 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 312/2650 Audiovisuel
  • 1629/2650 Transformation digitale
  • 228/2650 Affaire Global Voice
  • 89/2650 Géomatique/Géolocalisation
  • 189/2650 Service universel
  • 372/2650 Sentel/Tigo
  • 101/2650 Vie politique
  • 838/2650 Distinction/Nomination
  • 18/2650 Handicapés
  • 375/2650 Enseignement à distance
  • 368/2650 Contenus numériques
  • 325/2650 Gestion de l’ARTP
  • 99/2650 Radios communautaires
  • 1009/2650 Qualité de service
  • 231/2650 Privatisation/Libéralisation
  • 73/2650 SMSI
  • 269/2650 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1398/2650 Innovation/Entreprenariat
  • 704/2650 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 25/2650 Internet des objets
  • 100/2650 Free Sénégal
  • 225/2650 Intelligence artificielle
  • 119/2650 Editorial
  • 13/2650 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous