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Atelier du Mouvement contre les armes légères (MALAO) : Investir l’Internet pour la paix et la sécurité

vendredi 14 novembre 2003

« Journalistes, sécurité, paix et technologies de l’information et de la communication » était le thème d’un atelier international organisé, les 11 et 12 novembre derniers par le Mouvement contre les armes légères en Afrique de l’Ouest (MALAO) [1] à l’hôtel Ndiambour de Dakar. La rencontre réunissait essentiellement des journalistes membres du Réseau des journalistes ouest-africains pour la paix et la sécurité [2] du Bénin, du Burkina Faso, du Mali, du Niger, du Togo et bien sûr du Sénégal.

Des représentants de la police, de la gendarmerie et de l’armée participaient également à l’atelier qui, selon Mme Christiane Agboton, présidente du MALAO, constituait « la deuxième étape d’un programme initié pour faire des médias ouest-africains des acteurs pour la paix et la sécurité au travers de la lutte contre la prolifération et la circulation illicites des armes légères et de petit calibre »

A l’ouverture du séminaire, M. Mbodj, directeur de cabinet du ministre de l’Information et de la Coopération panafricaine dans les Nouvelles technologies de l’information et de la communication, a affirmé avec force qu’une telle rencontre, « au cœur d’une problématique actuelle », « figure au centre du NEPAD ». Rappelant que c’est la population civile qui paye le plus lourd tribut à la propagation des armes légères, il a expliqué que les journalistes ont, dans ce cadre, un important rôle à jouer, celui de veille et d’alerte et de favoriser la cohésion sociale et le dialogue entre les peuples. Et, naturellement, a estimé M. Mbodj, les NTIC ont leur place dans l’éradication du fléau dont les causes sont « multiples, à la fois économiques, politiques, sociales et liées à la bonne gouvernance », ce qui nécessite « une approche globale ». « Nous devons continuer de rêver d’un monde sans armes, c’est un contrat qui engage tout le monde », a conclu le représentant du ministre de l’Information.

Le principal thème de l’atelier était, comme l’a expliqué la présidente du MALAO, « de travailler à la conception d’un outil permettant au Réseau ouest-africain des journalistes africains francophones pour la paix et la sécurité de disposer de sources d’informations rapides, efficaces, complètes et francophones sur le développement de la gestion des questions de paix, sécurité, armes légères et opérations de maintien de la paix ». Par ailleurs, selon M. Mamadou Nkoumé, président du Réseau africain des journalistes ouest-africains pour la paix et la sécurité, « l’objectif est de réunir les délégués des réseaux nationaux et de mettre en place un outil d’échanges d’informations et de formation qui doit permettre aux membres de disposer de sources d’informations rapides, efficaces sur les questions de paix, sécurité, armes légères et opérations de maintien de la paix ».

Autour des consultants canadiens, M. Yvan Conoir et Mme Julie Rabouin, dont le concours et l’approche pédagogique ont été unanimement appréciés, les séminaristes sont parvenus en deux jours, même si une bonne partie d’entre eux n’avaient que peu d’expérience de l’Internet, à déterminer les grandes lignes, la philosophie et les rubriques du futur site Internet du MALAO qui, espère-t-on, devrait être prêt autour de fin avril 2004, après les indispensables tâches de collecte de contenus, de rédaction, de développement web, de programmation, de tests techniques et de validation nécessaires. Une section de ce site, uniquement accessible en extranet sécurisé, servira de plate-forme d’échanges aux membres du réseau, dans le cadre notamment de forums de discussion.

Le futur site du MALAO fera ainsi partie du dispositif de l’association dans sa lutte pour la paix et la sécurité en Afrique de l’Ouest. Afin peut-être, un jour, comme le proclamaient la semaine dernière des enfants de Casamance à qui le MALAO était allé remettre des cadeaux, « que le cartable remplace les mines, que les cahiers remplacent les fusils, que les bics et crayons inscrivent à jamais le mot Paix dans nos cœurs… ».

Armes légères, lourds dégâts

On les dit « légères », ces armes, et de « petit calibre », mais hélas ! que de conséquences lourdes et de gros dégâts causent-elles ! Certaines sources estiment, en effet, à 500.000 le nombre de victimes annuelles d’armes à feu dans le monde - cela veut dire qu’à la fin de votre lecture de cet article quatre ou cinq personnes, en divers endroits du monde, auront été tués par une de ces nombreuses ALPC (arme légère et de petit calibre).

En Afrique, les nombreux conflits sont les causes directes de propagation intolérable de ces instruments de guerre définis comme des « armes à feu d’un calibre inférieur à 100 mm pouvant être transportées facilement par une personne ou un nombre réduit de personnes, par un animal de trait ou par un véhicule léger ». Revolvers, mitraillettes, mitrailleuses, fusils-mitrailleurs, fusils anti-chars, mortiers, mines terrestres et munitions font partie des ALPC.

Au séminaire du MALAO, c’est avec pertinence que le représentant de la police a plaidé pour plus de moyens au niveau des forces de sécurité sénégalaises (et africaines en général, pourrait-on dire) afin qu’elles puissent relever le défi de la sécurisation des populations et rendent caducs leurs besoins de s’armer pour leur défense. Plus les ALPC seront aux mains des populations civiles, plus la déchirure sera profonde. Rien qu’en Afrique de l’Ouest, des sources indiquent que 8 millions d’armes légères circulent illégalement. Or, selon un rapport intitulé « Small Arms Survey 2003 : Impasse sur le développement », les 79 % de ces armes en circulation en Afrique de l’Ouest sont entre les mains de civils, les militaires n’en détenant que 16 %, la police 3 % et les insurgés 2 %…

Les 630 millions d’armes légères actuellement disséminées dans le monde sont produites par au moins un millier d’entreprises, l’Europe étant le premier centre de fabrication, suivie des Etats-Unis, de la Russie et de la Chine. Mais bien d’autres pays (dont certains du Tiers-Monde) en produisent, le Brésil et l’Inde par exemple. S’il est vrai que le gros de la production est fait, légalement, par des industriels connus et bénéficiant d’une licence de leur gouvernement, on constate aussi qu’une part non négligeable des armes légères est manufacturée de façon tout à fait illicite (c’est-à-dire sans licence gouvernementale), voire de façon artisanale pour ne pas dire « informelle ». Là aussi, la contrefaçon existe, mais avec des conséquences bien plus graves que pour des CD musicaux et autres cassettes vidéo. Le rapport « Small Arm Survey 2003 » indique ainsi qu’au moins dix pays de l’Afrique subsaharienne ont la capacité de fabriquer des armes légères (parmi lesquels le Kenya, la Tanzanie et l’Ouganda) et que des productions illicites d’armes ont été constatées au Ghana et en Afrique du Sud.

Rappelons que le 9 octobre dernier, une campagne internationale, intitulée « Contrôlons les armes » (« Control Arms ») et qui va se poursuivre jusqu’en 2006, a été lancée sous l’égide d’Amnesty International, d’Oxfam et du Réseau international d’action sur les armes légères. Cette campagne, qui en Afrique de l’Ouest a démarré par le Mali (dont le chef de l’Etat est un des parrains) et le Sénégal, vise a faire signer un Traité international sur le commerce des armes (TCA) en 2006. Au Sénégal, le comité de pilotage de la campagne est composé, sous la direction d’Oxfam America, des organisations suivantes : Afrique Enjeux, Amnesty Sénégal, GADEC, MALAO, Oxfam GB, RADDHO.

Alain Just Coly

(Source : Le Soleil 14 novembre 2003)

[1] Le MALAO est une association sous-régionale créée à Dakar en 1999, qui œuvre pour une Afrique de l’Ouest libérée de la prolifération illicite des armes légères et « pour un développement durable dans la sécurité et la paix ».

[2] Le Réseau des journalistes ouest-africains pour la paix et la sécurité, créé en 2002, vise à informer mieux et plus sur la prolifération des armes légères, en favorisant notamment l’acquisition de compétences en la matière de ses membres. Il est constitué de réseaux nationaux actuellement aux nombre de quatre : Niger, Mali, Bénin et Sénégal

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