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Après l’ « opération » du Sommet mondial de la société de l’information : La fracture est restée béante

lundi 21 novembre 2005

Ce devait être un « sommet de solutions », mais les problèmes sont restés les mêmes et la deuxième phase du Sommet mondial de la société de l’information (SMSI) s’est achevée hier soir à Tunis sans qu’aucune avancée notable n’ait été enregistrée sur des questions aussi fondamentales que celle de la gouvernance de l’Internet ou de la fracture numérique qui est restée béante, pour longtemps encore.

Il faudra plus que des déclarations de principe ou autre « Engagement de Tunis » pour convaincre les millions d’exclus de la toile à travers le monde. Pour leur part, les 18 000 participants à la phase II du Sommet mondial sur la société de l’information (Smsi) qui vient de s’achever à Tunis sont repartis plutôt dispersés, les plus institutionnels affichant leur satisfaction, les « pessimistes » ayant le sentiment de s’être déplacés pour rien. Toujours est-il que, si les représentants des 176 pays participants à cette deuxième phase du SMSI ont formellement adopté un document (un document de 22 pages et 122 articles), l’Agenda de Tunis qui affiche une stratégie mondiale de développement des technologies de l’information et de la communication dans les pays du Sud, destinée à souder la fracture qui existe entre les pays riches et les pays pauvres, le texte ne prévoit aucune obligation de la part des premiers quant au financement de cette stratégie.

Par ailleurs, la Déclaration de Tunis se contente de se réjouir de l’existence de « ce mécanisme innovant et volontaire ouvert à toutes les parties intéressées » appelé Fonds de solidarité numérique dont l’idée avait été lancée, rappelons-le, en 2003 à Genève, par le président sénégalais Abdoulaye Wade, mais là aussi, rien de bien concret n’a été convenu pour son financement. Rappelons tout de même que ce Fonds récolterait pour l’instant un montant de 8 millions d’euros avec l’espoir chez ses promoteurs, à terme, de canaliser chaque année des dizaines de millions. C’est en tout cas avec « ça » qu’ils comptent permettre aux pays pauvres de s’équiper à moindre coût.

Maigre satisfaction cependant pour les organisations de défense des droits de l’Homme à travers l’adoption par les participants au Sommet, d’un « Engagement de Tunis » qui se réfère à la Déclaration universelle des droits de l’Homme pour souligner la nécessité de respecter la liberté d’expression et la libre circulation des informations. Le contexte s’y prête bien, ces organisations n’ayant eu de cesse durant la semaine, de dénoncer les violations des libertés d’expression dans le pays hôte du Sommet.

Elles ne sont d’ailleurs pas les seules car, à l’instar du Président de la Confédération helvétique le premier jour du Sommet, la délégation américaine au SMSI a aussi jugé nécessaire de faire part de sa préoccupation. Dans un communiqué distribué à la presse peu avant la cérémonie de clôture, elle s’est ainsi déclarée « déçue de voir que le gouvernement tunisien n’a pas tiré profit de cette importante manifestation pour démontrer son engagement en faveur de la liberté d’expression et d’association en Tunisie ».

Maigre, le « consensus » trouvé sur la question épineuse de la Gouvernance de l’internet l’est aussi. Alors que le sommet de Genève n’avait simplement pas abordé la question, celui de Tunis l’a tout bonnement renvoyée aux calendes grecques pour un Forum qui devra se réunir au mois de juin 2006 à Athènes, à l’initiative du Secrétaire général des Nations unies, et qui réunira les gouvernants, les représentants du secteur privé et ceux de la société civile ainsi que les organisations internationales.

Cette pirouette a en tout cas, rappelons-le, permis à « Tunis 2005 » de se dérouler sous de bons auspices, alors que l’inquiétude régnait fortement à la veille du sommet relativement à cette question et à l’intransigeance des Usa de ne pas lâcher le contrôle de l’internet à travers la tutelle que l’administration américaine exerce sur la société privée californienne ICANN(l’Internet corporation for assigned names and numbers) dont la mission est d’octroyer les adresses Internet et de permettre aux ordinateurs du monde entier de communiquer entre eux à travers une norme commune.

Aussi, il ne reste qu’à espérer que « Tunis 2005 » qui, il faut le dire a relevé tous les défis de l’organisation, n’a pas été un évènement, mais un processus en chemin dans la résorption de la fracture numérique qui, pour l’heure, reste béante.

Malick NDAW
Envoyé spécial

(Source : Lsud quotidien, 21 novembre 2005)

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