Les responsables des Nations Unies et de l’industrie réunis aujourd’hui lors d’une conférence de presse au Siège de l’ONU, à New York, déclarent que le progrès des liaisons en matière de technologies de l’information et de la communication (TIC) permettrait à l’Afrique de tirer pleinement parti de son potentiel économique. Selon Hamadoun Touré, secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications (UIT), les pays africains ont connu les plus forts taux de croissance en téléphonie mobile, allant de 50 à 400 pour cent ces trois dernières années. L’Afrique doit maintenant se donner comme objectif de reproduire cette prouesse pour le haut débit, en apportant “l’accès à Internet dans chaque village, chaque école, chaque université, chaque hôpital”.
Les chiffres de l’UIT montrent que le retard en matière de connexion freine la croissance. Moins de 4 % des Africains ont accès à l’Internet, la pénétration du haut débit reste inférieure à 1 % et 70 % du trafic total est réacheminé à l’extérieur du continent, d’où un surcoût pour les utilisateurs. D’après la Banque mondiale, le coût de la connexion à Internet en Afrique est le plus élevé du monde (environ 250-300 USD par mois).
L’Afrique doit se doter d’une infrastructure des TIC compétitive, a insisté M. Touré. “L’utilisation de fibres optiques dans certains réseaux, en rapprochant simplement les boucles, permettrait d’éviter des coûts de transit Internet excessifs et de faire chuter les prix des deux tiers”, a-t-il expliqué.
La Chine et l’Inde ont augmenté leurs investissements publics et privés dans les TIC en Afrique, et d’autres pays pourraient faire de même, a ajouté M. Touré. “Lorsque l’infrastructure est en place, lorsqu’on dispose de la capacité requise, une réelle croissance est possible, avec des chiffres exponentiels”.
M. Touré a déclaré qu’un Plan Marshall pour la connectivité des TIC était nécessaire si l’on veut assurer l’accès universel d’ici 2012. “Les TIC sont un catalyseur, un moteur pour tous les secteurs de l’économie. Ce serait le coup d’accélérateur permettant de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici 2015.” M. Touré s’est montré partisan d’une action volontariste pour mettre en place les infrastructures de TIC : “Nous n’avons pas besoin de la charité dans le domaine des TIC, le sens des affaires suffit.”
Craig Barrett, président de l’Alliance mondiale pour les TIC au service du développement de l’ONU et PDG d’Intel, estime que la téléphonie mobile en Afrique suivra l’évolution générale constatée dans d’autres régions en développement. En Chine, en Inde et en Amérique latine, “le secteur privé est allé de l’avant et, avec l’allocation du spectre, avec la concurrence, a réussi à offrir des communications bon marché à toute la population. Nous espérons qu’il en ira de même en Afrique”.
Pour M. Barrett, la connectivité est un des problèmes. Le coût mensuel moyen pour une connexion à 256Kbps est supérieur au coût total du matériel informatique et des logiciels. Pour bien faire, le coût du haut débit devrait baisser de plus des deux tiers, a-t-il précisé, en ajoutant qu’il faudrait “offrir des connexions bon marché sur des régions étendues” pour donner à l’Afrique accès au développement.
Selon Mohsen Khalil, directeur du Département TIC mondiales du Groupe de la Banque mondiale, le succès du secteur des télécommunications en Afrique a prouvé aux investisseurs qu’ils pouvaient “contribuer au développement tout en faisant de l’argent”. M. Khalil a précisé que les investissements étrangers directs dans les télécommunications en Afrique se sont élevés à environ 25 milliards de dollars au cours des 10 dernières années.
Pour M. Khalil, deux facteurs ont contribué au succès du secteur des télécommunications : le progrès technique en téléphonie mobile et l’adoption de politiques économiques libérales. Pour permettre l’expansion du haut débit, il faut des mécanismes qui fixent les règles du jeu et des partenariats public-privé.
“Un être humain, dès lors qu’il dispose de moyens d’accès au monde, voit décupler son sens de l’innovation et son esprit d’entreprise”, a déclaré M. Khalil. “C’est un moyen vraiment puissant : tout ce dont il a besoin c’est d’être connecté.”
En octobre, se tiendra à Kigali (Rwanda) le sommet Connecter l’Afrique, qui se penchera sur les moyens de doter le continent de la capacité en TIC nécessaire pour étendre la connectivité et assurer le développement économique. “Nous allons faire tout notre possible pour réunir le secteur public et le secteur privé autour de cet objectif”, a déclaré M. Barrett.
Comme l’a assuré son directeur général, Walter Fust, la Direction suisse du développement et de la coopération soutient le sommet de Kigali afin de veiller à ce que la question des TIC au service du développement reste une priorité politique, de porter le débat sur les mécanismes de financement et le contenu local, et de soutenir “la mobilisation de ceux qui agissent, pas seulement de ceux qui parlent”.
Le sommet Connecter l’Afrique est organisé par l’Union internationale des télécommunications, l’Union africaine, le Groupe de la Banque mondiale et l’Alliance mondiale pour les TIC au service du développement, en partenariat avec la Banque africaine de développement, l’Union africaine des télécommunications, le Fonds mondial de solidarité numérique et la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique. Il s’agit du premier jalon de l’initiative Connecter le monde de l’UIT.
(Source : UNESCO, 20 septembre 2007)
Bande passante internationale : 172 Gbps
4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
19 266 179 abonnés Internet
Liaisons louées : 3971
Taux de pénétration des services Internet : 106,84%
3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
382 721 abonnés
336 817 résidentiels (88,01%)
45 904 professionnels (11,99%)
Taux de pénétration : 1,67%
3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
21 889 688 abonnés
Taux de pénétration : 123,34%
3 050 000 utilisateurs
Taux de pénétration : 17,4%
Facebook : 2 600 000
Facebook Messenger : 675 200
Instagram : 931 500
LinkedIn : 930 000
Twitter : 300 000