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Akossi Akossi (Secrétaire général de l’Union Africaine des Télécommunications), "La Senelec peut devenir un opérateur de télécommunication"

lundi 9 octobre 2006

Une baisse des tarifs du téléphone et de l’Internet est possible. Mais ce ne sera pas une initiative de la Sonatel. Ce sera plutôt celle de la Senelec. Cette société d’électricité peut, en effet, devenir un acteur des télécommunications avec le courant porteur en ligne (Cpl), une nouvelle technologie en expérimentation au Sénégal. Mais il faut que l’Etat l’autorise à exercer une telle activité. Secrétaire général de l’Union africaine des télécommunications (Uat), Akossi Akossi s’explique dans l’entretien qu’il nous a accordé.

Quelle est l’importance de l’atelier que vous organisez (la semaine dernière, Ndlr) portant sur "Les communications par le courant porteur en ligne (Cpl)" ?

Le problème de l’Afrique en matière de télécommunications, ce sont les infrastructures. Si nous n’avons pas les infrastructures de télécommunications, la fracture numérique ne pourra jamais être résorbée. Nous avons essayé d’identifier quels sont les projets possibles pour la mise en place des infrastructures. Et il se trouve aujourd’hui que le Cpl qui est l’utilisation du réseau électrique, peut faire le téléphone, l’Internet, bref les télécommunications. Nous avons aussi aperçu qu’en Afrique, il y a plus de villages connectés au réseau électrique qu’aux réseaux de téléphone. Par conséquent, avec cette technologie, tout village électrifié peut être connecté au téléphone, à l’Internet et autres services des télécommunications parce que l’équipement qu’il faut peut être mis en vingt-quatre heures. Ce qui est important en Afrique, c’est d’avoir toujours la masse critique des besoins identifiés et répertoriés pour que les fournisseurs s’intéressent à la vente, à nos pays. L’objectif de cet atelier, c’est donc de faire connaître aux participants cette technologie et préparer l’environnement juridique pour que les autorisations soient possibles. Mais aussi pour que les électriciens se penchent sur cette opportunité qui s’offre à eux pour être des opérateurs de télécommunication ou alors faire avec d’autres partenaires des prestations de télécommunication. C’est une nouvelle technologie qui doit nous permettre de faire un grand pas dans les équipements des zones rurales. Autrement dit, les populations peuvent accéder au téléphone, à l’Internet à travers le réseau électrique. Exactement. Vous utilisez l’électricité pour accéder au téléphone et à l’Internet.

Cela veut-il dire, si l’on prend l’exemple du Sénégal, que la Senelec peut concurrencer la Sonatel qui, de ce fait, va perdre des parts de marché ?

Si nous raisonnons en termes de pertes de parts de marché, il est évident que lorsqu’un nouvel acteur arrive dans un marché où il n’y avait qu’un acteur unique, forcément ce marché est partagé entre les deux acteurs. Mais la question n’est pas celle du nouvel opérateur. Elle doit être mesurée au niveau du pays parce que ceux qui ne sont pas connectés, ne sont pas des clients de la Sonatel. Si la Senelec a son réseau dans des zones où la Sonatel n’est pas présente, ces deux sociétés peuvent faire des joint-ventures pour équiper ces zones. C’est un partenariat qui peut se mettre en place.

La Senelec, grâce à cette technologie, peut-elle devenir un opérateur de télécommunication ?

Absolument. Mais cela dépendra de la manière dont le Sénégal va gérer les autorisations. Le Sénégal peut donner directement à la Senelec une autorisation ou l’obliger à être en partenariat avec quelqu’un. Ça dépend aussi de la mission stratégique confiée à la Senelec. Parce que l’Etat peut estimer que la Senelec doit rester un électricien pur et non un opérateur de télécom.

Les populations pourraient-elles s’attendre à une baisse des tarifs du téléphone et de l’Internet si la Senelec est autorisée à exploiter le réseau des télécommunications ?

C’est sûr. Le réseau électrique est déjà lui-même amorti. Si on distribue le téléphone, ce sera au coût marginal. Donc, nécessairement, les coûts vont baisser. Et mieux encore, même le réseau classique - vous savez, aujourd’hui il y a le sans-fil qui permet de limiter l’investissement au niveau de la distribution - peut atténuer les coûts. C’est-à-dire qu’on pourra équiper les écoles, les centres universitaires. Vous n’avez pas besoin de faire des câblages puisqu’il y a de l’électricité dans les chambres. On met juste l’équipement à l’entrée, on le connecte au réseau et, automatiquement, toutes les chambres auront accès à l’Internet.

Propos recueillis par Ndakhté M. GAYE

(Source : Wal Fajdri, 9 Octobre 2006)

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