Après un partenariat aux débuts fructueux, la Sonatel a traîné Netwyz à la barre. Elle réclame aujourd’hui 250 millions de francs à son partenaire qui se chargeait de commercialiser électroniquement du crédit téléphonique de la Sonatel mobile.
Le patron de la société Netwyz avait-il l’intention de rouler la Société nationale des télécommunications (Sonatel) dans la farine en nouant avec elle un partenariat ? En tout cas, ce sont plus de cent millions de francs qui étaient en jeu dans cette histoire qui est passée hier devant le juge des flagrants délits de Dakar.
Au tout début, Netwyz, une société anonyme au capital de huit millions et dirigée par Tidiane Urbain Sarr, avait signé un contrat avec la Sonatel mobile qui lui livrait des codes de crédit de téléphone, à charge pour le partenaire d’assurer la distribution grâce à un ingénieux système électronique à travers le Sénégal.
Grâce à 60 terminaux électroniques établis dans le pays et en dématérialisant ainsi le système de distribution, Netwyz résolvait du coup les problèmes de stockage des cartes de crédit physiques et les éventuelles ruptures, comme a eu à l’expliquer M. Sarr à la barre.
Chaque partie y trouvait son compte, Netwyz s’arrogeait une commission de 15 % sur chaque crédit vendu et la Sonatel lui a concédé un découvert de 100 millions de francs après la phase test suivie d’un contrat signé le 28 février 2002. La confiance entre partenaire prit un coup lorsque Netwyz commença à traîner les pieds pour les versements, dès le premier mois de livraison. Et selon Abdoulaye Diack Sall, représentant la Sonatel, le montant de la facture impayée sur une année a rapidement dépassé les 180 millions de francs. Mais, Netwyz fit un geste en versant près de 19 millions de francs. « Depuis 2004, nous n’avons plus eu de nouvelles de Netwyz », ajoute M. Sall. La société n’était plus à l’adresse des allées Robert Delmas indiquée sur les correspondances et son principal responsable avait disparu de la circulation, ajoute-t-il.
Ainsi, la Sonatel mobile n’avait plus d’interlocuteur pour espérer se faire payer. Et ceci jusqu’en 2006 lorsque le directeur général de Netwyz, Tidiane Urbain Sarr, devenu introuvable, apparut à la télé sous le manteau de patron d’une autre société sise à la Vdn, présentant un nouveau produit.
Alors la Sonatel contacta la division des investigations criminelles (Dic) qui mit la main sur le bonhomme. M. Sarr versa un acompte de sept puis de huit millions de francs tout en s’engageant, en septembre 2006, à payer le reste par tranches. Etait-ce là une astuce pour s’extirper des griffes de la justice.
En tout cas, à en croire la partie civile, lorsque la Sonatel refusa de relancer le partenariat avec Netwyz, Tidiane Urbain Sarr fit savoir qu’il avait démissionné de la boîte et que, par conséquent, les engagements pris ne le lient plus. Il venait de s’ouvrir la porte du tribunal des flagrants délits.
Revenant sur la genèse de l’affaire, M. Sarr a expliqué le retard de paiement par l’attitude de certains distributeurs qui ne reversaient pas l’argent du crédit vendu, ce qui, dit-il, a entraîné un cumul de factures sur plus de 100 millions de francs.
Pour sa défense, il a rétorqué que l’engagement de payer a été pris au nom de Netwyz. Quid du déménagement sans laisser aucune trace ? Le prévenu a fait croire que la boîte avait des ennuis avec le propriétaire du local et que ce dernier les avait obligés à quitter. Mais, pourquoi n’a-t-il pas pris la peine de préciser une nouvelle adresse de son siège social au lieu de continuer à domicilier les correspondances aux allées Robert Delmas ? Autant de questions soulevées par l’avocat de la Sonatel, Me Gomis. « Du fait des pratiques de M. Sarr, la Sonatel est victime, il a tout manigancé pour disparaître sur la pointe des pieds ».
Pour réparer le préjudice subi, Me Gomis a réclamé pour la Sonatel la somme de 250 millions de francs pour toutes causes de préjudice confondues. A leur tour, les avocats de la défense ont reproché à la partie civile de s’être trompée de procédure.
Selon eux, il s’agit ici d’un contrat de vente qui n’est pas prévu par l’article 383 du code pénal sur l’abus de confiance. Netwyz, indique un avocat, grâce à son partenariat, a contribué à hauteur de 15 % au chiffre d’affaires de Sonatel mobile en 2002. Qui a aussi remporté un prix de France télécom avec l’aide de l’innovation de Netwyz en matière de distribution. Estimant qu’il n’y a pas de délit, les avocats de la défense ont sollicité la relaxe pure et simple du prévenu. Le tribunal fera connaître sa décision dans son délibéré du 17 octobre prochain.
Malick Ciss
(Source : Le Soleil, 11 octobre 2007)
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