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Aboubacar Sadikh Ndiaye : le cyberactiviste Sénégalais qui rêve d’une Silicon Valley africaine

vendredi 18 septembre 2015

C’est la superstar de la blogosphère sénégalaise. 50 likes minimum par post sur Facebook. Aboubacar Sadikh Ndiaye est un monstre de e-reputation. Auteur de deux ouvrages sur le web 2.0 et les nouveaux medias, c’est lui qui a lancé le hashtag #SenStopEbola pour tenir le virus mortel loin des frontières de la Téranga. Pour lui, l’émergence totale du continent noir passe par la création d’une Silicon Valley africaine.

« Je suis un citoyen Africain né au Sénégal et résidant à Dakar » se décrit d’emblée Aboubacar Sadikh Ndiaye. Expert et consultant en stratégie 2.0, il est CEO de l’agence Ultra Social, un cabinet d’e-reputation et Community Management parfaitement implanté dans le cyberespace sénégalais. Membre fondateur du Réseau des bloggeurs du Sénégal, c’est aussi un formateur en communication digitale et social media marketing qui a accepté de répondre à nos questions.

Africa Diligence : Croyez-vous en l’émergence de l’Afrique ?

Aboubacar Sadikh Ndiaye : Oui j’y crois. L’Afrique émergera s’il plait à Dieu. Et tous les signaux le prouvent. Nous avons de la matière première, des terres cultivables, des bras pour travailler, et des cerveaux dans tous les domaines clefs : agriculture, technologies, industrie, mathématiques, informatique.

En plus des ressources rares dont nous disposons suffisamment, l’Afrique est l’avenir du monde du fait qu’elle constitue un marché énorme pour l’économie de la consommation. Avec un important taux de natalité et une majorité de jeunes, tous les vieux continents notamment l’Europe se tourneront vers nous pour avoir de la main d’œuvre d’ici 2030.

À l’ère de l’économie de la connaissance et du capital immatériel, l’Afrique découvre et participe au même moment à l’innovation technologique et au développement du marché des services émergents à très forte valeur ajoutée. Par contre l’innovation doit être soutenue avec la mise en place de véritable pôle technologique, une Silicon Valley à l’africaine.

S’il fallait vous aider à contribuer au développement de l’Afrique, quels leviers pourrait-on activer ?

Les leviers, il y en a beaucoup, et à mon avis il faut commencer par ceux qui nous permettent d’être autonomes et véritablement indépendant pour ne pas dire compétitif.

Tout d’abord, je parlerai de l’agriculture. Il faut miser sur l’agriculture car en cette période de raréfaction des terres cultivables, l’Afrique peut s’appuyer sur cette ressource qui est abondante chez-elle. Nous devons miser sur l’agriculture pour atteindre l’autosuffisance alimentaire et rétablir l’équilibre de la balance commerciale. Il faut faire de même pour l’élevage et la pisciculture afin d’assurer définitivement une totale indépendance alimentaire au continent.

Ensuite, le levier de la coopération énergétique. L’Afrique peut miser sur le fort ensoleillement, et l’abondance du vent et des cours d’eau pour bâtir une politique énergétique à l’échelle du continent. Rien que le fleuve Congo, et celui du Sénégal, ainsi que la mise en place de centrales solaires dans le Sahara et des éoliennes géantes dans nos forêts et nos océans, peuvent garantir une production énergétique suffisante à plusieurs pays. Pour arriver à une telle indépendance énergétique il faut s’appuyer sur une coopération sud–sud forte, avec une libre circulation des hommes, des compétences et des biens.

Il faudra également miser sur le levier de l’innovation et des nouvelles technologies. Développer des hubs et/ou incubateurs technologiques et agricoles avec plusieurs fonds de capital-risque pour les accompagner et soutenir l’innovation et la créativité. Dans la même dynamique, nous devons créer des zones franches industrielles et de services afin de soutenir les start-up à fort potentiel.

Il y a également l’éducation et la formation qui doivent être au cœur des priorités des politiques publiques. Nous devons construire des universités et centres de recherche pouvant accueillir et former des milliers d’ingénieurs et d’experts de tout genre et dans tous les domaines, de la technologie, de la finance, du management et des sciences humaines et sociales. Des compétences capables de relever tous les défis présents et futurs de l’émergence et de la compétitivité sont nécessaires.

En outre, il y a un levier aussi important que les premiers axes cités : c’est la mise en place d’une monnaie africaine qui posera les bases d’une Afrique forte capable d’échanger et de commercer avec le reste du monde de manière juste, équitable et indépendante.

Si vous vous retrouvez a la tête de votre pays, dans les 24 heures quelles seraient vous trios premières décisions ?

La première mesure, si je me retrouvais à la tête de mon pays le Sénégal, serait de diminuer considérablement les fonds politiques. Je mettrais ces économies à la disposition de la création d’entreprise avec la création d’un fonds de capital-risque pour soutenir l’innovation technologique, agricole et industrielle. La deuxième mesure serait d’interdire la mendicité et le phénomène des « talibés » au Sénégal avec de fortes mesures de coercition. La troisième serait de lancer un appel d’offre pour l’attribution de plusieurs Licence 4G afin de booster les services virtuels, accélérer les échanges d’informations et de contenus pour une meilleure compétitivité des Sénégalais et une augmentation du taux de contribution des TIC dans la croissance du PIB.

Propos recueillis par la Rédaction

(Source : Africa Diligence, 18 septembre 2015)

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